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Créations textiles artistiques

9 mars 2022

Comment je suis devenue Artiste Textile

Je m'appelle Christine Pageault. J'ai 55 ans. J'ai vécu 18 ans au Québec et suis de retour en  France depuis un peu plus de 4 ans. Je vis actuellement dans le Var et après quelques allers-retours en Ardèche, mon coeur a finalement choisi la Bretagne où je vais m'installer en mai 2023, dans la petite commune de Plouguernével, dans le sud des Côtes-d'Armor.

Je baigne dans la couture depuis 2004 environ. Cette plongée a commencé lorsque je vivais au Québec. La transformation et le recyclage de mes vêtements me sont venus très naturellement. Quand j’ai vu le potentiel de « revamper » des vêtements dans une optique économique, créative et environnementale, je me suis lancée en tant qu’éco-designer. Ne me sentant pas couturière, et pour englober ma façon multiple et originale de travailler, je me suis crée une appellation et me suis nommée avec enthousiasme « Aventurière en transformation textile » !

En 2006, je créais ma propre ligne de vêtements recyclés pour femmes avec deux collections par année. Uniquement des pièces uniques confectionnées sans patron. J’ai vendu mes créations dans de nombreuses boutiques de Sherbrooke et Montréal et également dans des salons et foires environnementales ; j’ai participé à la Foire environnementale de Brôme et au Salon des Artistes Récupérateurs à la Biosphère à Montréal, en tant qu’éco-designer de 2006 à 2009. J’ai aussi été couturière pour le spectacle Omaterra à Sherbrooke et costumière pour différents artistes de la scène.

J’ai été rapidement remarquée et appréciée par mon style très libre et original, déjà affranchi des conventions traditionnelles de couture. Disons que mon anticonformisme s’exprimait déjà beaucoup dans mes créations !

En 2008 je créais mes premiers ateliers de recyclage de vêtements (qui sont devenus par la suite les ateliers de transformation créative de vêtements) favorisant la revalorisation et la créativité ; ateliers de plusieurs jours dans les écoles d’été de Mont-Laurier et de Coaticook et en cours privés. J’ai également travaillé comme responsable du concours « Je m’emBALle autrement », et comme formatrice à d’ENvironnement JEUnesse pendant 3 ans (projet visant à inciter les jeunes de secondaire 5 à confectionner eux-mêmes leur tenue de bal de finissants).

En 2012, au retour d’un voyage en Italie et la tête pleine d’images, je me suis lancée dans la création purement artistique par le textile. J’avais un besoin de plus en plus fort d’un support totalement libre pour mon expression (ce que n’offrait plus le vêtement avec ses contraintes). Cela m’a pris plus d’un an de recherche et d’exploration acharnées, de taponnage et de contact avec la matière avant de trouver le filon d’or, le fil d’Ariane qui allait me mener à la source ! De là sont nés les tableaux textiles…

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9 mars 2022

Comment je crée

Artiste intuitive, je sens et suis les odeurs, les signes, les fils, les courants… J’aime provoquer un espace de prise de risques, de moment présent dans lequel je m’aventure et j’ose explorer en vue de découvrir et d’apprendre. Ainsi, avant de créer, je ne me prépare pas vraiment ; je fais parfois quelques croquis approximatifs, pas toujours, je recherche des images, mais je m’efforce de rester dans la découverte spontanée. Je me connecte plutôt avec une intention ou une idée globale que je m’efforce de suivre le plus instinctivement et librement possible. Je ne trace pas de chemin de A à Z. Je pars de A et je laisse le chemin s’ouvrir à moi afin de me laisser guider par la création qui prend vie et qui a quelque chose à m’enseigner assurément !

Ce que je crée est toujours très proche de moi et suit la courbe organique de mes états d’âme. Mes thèmes de prédilection sont depuis longtemps la femme, le corps, la fragilité, la délicatesse et l’impermanence des choses. Ces dernières années, je suis particulièrement sensible à l’image corporelle, celle que l’on donne à voir et celle qu’on aimerait avoir, des liens de servitude avec les diktats de beauté, la relation à l’apparence, etc. bref, j’ai des choses à dire. J’aime exprimer mes émotions dans le dialogue qui s’établit pendant la création avec tout ce que je touche, tout ce avec quoi j’entre en contact et je m’applique naturellement à créer un univers sensible et poétique. Les partenaires qui m’accompagnent dans mes créations : le tissu, le fil et ma fidèle machine à coudre !

Le tissu : ce que j’aime pardessus tout, c’est le toucher, le faire rouler sous mes doigts, le plisser, le froisser, entendre son bruissement, voir comment il glisse et réagit. Je travaille avec du tissu récupéré ; des retailles, des petits bouts attrapés ici et là. Des lais de tissus neufs n’excitent pas du tout la créativité alors qu’un bout de tissu échappé à terre peut venir faire frémir mon intérieur et être le début d’une création !

C’est le tissu qui décide du tableau. C’est mon point de départ. Je coupe très peu. Je préfère déchirer. Le tissu me révèle ainsi ses fibres, ses fils, ses filaments qui le composent et me les livre avec plus ou moins de résistance. Parfois le tissu se laisse déchirer docilement, parfois il se rebelle, se tord et se contorsionne, m’offrant ainsi un morceau d’une grande richesse : la trame écartelée, ondulante, se révèle à moi et m’offre un effilochage souvent surprenant et inattendu. Chaque tissu réagit différemment. C’est une découverte à chaque fois. L’agencement des couleurs, la proximité de certaines textures m’émerveillent et m’inspirent profondément. J’aime la parfaite imperfection de mes tableaux. J’aime les laisser vivants et libres.

Le fil : il est partie intégrante de la création du tableau ; ce n’est plus juste un accessoire qui sert à assembler deux morceaux de tissu ensemble. Le fil, tantôt libre et fluide, tantôt tendu et serré. Il est lien : symbole des relations. Par sa souplesse, sa délicatesse, sa couleur, il m’amène à remplir l’espace différemment. Un peu comme le fil d’Ariane, il me guide assurément là où je dois aller. J’aime l’idée du fil du dessous qui paraît. Je joue volontairement avec la tension du fil de ma machine à coudre pour voir apparaître le fil du dessous. L’envers est le négatif sobre du tableau. C’est un peu son ombre, discrète, mais présente. Il représente pour moi notre face cachée, que l’on choisit de dissimuler ou que l’on se permet de montrer…

Ma machine à coudre, ma plus fidèle alliée ; mes tableaux textiles sont tous réalisés avec la machine, car je n’ai pas la patience de coudre à la main ! Seules parfois quelques détails (perles, boutons) seront cousus à la main…

9 mars 2022

Qui suis-je ?

Chercheuse infatigable, aventurière sans limites, défricheuse de nouveaux territoires, sorteuse joyeuse de sentiers battus et de cadres étroits, je déclenche, révèle, provoque délicatement et bouscule férocement les idées reçues. Je redéfinis sans cesse mes propres frontières et en repousse les limites illusoires ; car on finit toujours par s’emprisonner dans sa propre liberté… J’essaie à chaque instant d’attraper du coin de l’œil un détail noyé dans l’immensité, un microcosme troublant et réjouissant bien dissimulé, un trésor enfoui. J’en fais parfois une œuvre d’art.

Je suis engagée dans un processus de création basée essentiellement sur l’intuition et le respect absolu du rythme fondamental de la vie. Je poursuis d’instinct les signes, les fils, les courants. J’aime provoquer un espace de prise de risque, me mettre en situation de déséquilibre, au-dessus du vide, avec le frisson vertigineux qui souvent l’accompagne !

J’ai un instinct digne d’un chien de chasse ! Je ferme les yeux, je flaire et je me laisse guider par un son, le toucher d’une étoffe, le rire d’un enfant entendu de l’autre côté de la rue, un coquillage retrouvé au fond de ma poche, un fil par terre et même aussi parfois par une odeur. Toutes ces rencontres furtives peuvent être le déclencheur d’une histoire, un conte, un tableau textile, une marionnette ou parfois juste un état d’être splendidement simple !

De plus, je pratique volontairement l’apologie de l’erreur. Plutôt que de chercher à tout prix à dissimuler un « oups, je me suis trompée ! » pourquoi ne pas, au contraire, la mettre en valeur, la glorifier, l’amplifier ? Je pratique un peu le « kintsugi », cette méthode japonaise qui consiste à réparer des céramiques brisées en mettant en valeur leur fragilité en appliquant de la laque dorée dans les fissures. Plutôt que de chercher à tout prix à dissimuler le défaut, il est au contraire reconnu et mis en valeur.

Mon intention profonde dans ma démarche artistique est indéniablement un désir toujours plus pressant de mieux me connaître, d’entendre mon rythme intérieur, d’observer le reflet intime de qui je suis à travers mes créations. Ainsi, je suis régulièrement tentée d’aller à la recherche de mes racines, de dérouler le fil jusqu’à mon passé en revisitant tous les coins et recoins de ma vie. Ne dit-on pas que pour savoir où on s’en va, il faut savoir d’où on vient ? Cela me permet ensuite d’être encore plus apte à me relier au monde extérieur.

Ainsi, mes objectifs dans la création sont bel et bien de mettre en contact mon monde intérieur avec le monde extérieur. Lancer une corde, jeter un pont entre deux rives. C’est probablement aussi pour cette raison que le fil est mon partenaire privilégié dans mes créations textiles ! Le fil est pour moi bien plus qu’un simple accessoire ; il est reliance. C’est ce qui rend mes œuvres mouvantes et vivantes et leur confère une certaine fragilité.

Pour résumer, ma démarche artistique se traduit principalement par une quête incessante nourrie par l’intuition, l’exploration et l’écoute des mouvements de la vie.

7 août 2015

Vêtements et costumes recyclés

Pour voir les photos des vêtements confectionnés au cours des dernières années, vous pouvez consulter mon ancien blog (maintenant inactif)  : christinep.canalblog.com

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